La journée de la Trust Valley

Une journée dédiée à la confiance numérique et à la cybersecurité

La journée de la Trust Valley, qui s’est tenue le lundi 4 octobre 2021, a réuni cette année les acteurs de la confiance numérique et de la cybersécurité. Organisé en partenariat avec les cantons de Vaud et de Genève, l’EPFL, l’IHEID, la HEIG-VD, la HES-SO Genève, l’UNIGE, l’UNIL, ELCA, GCSP, Kudelski, SGS, SICPA et Wisekey, l’événement vise à renforcer la coopération entre les acteurs publics, privés et académiques, soutenir l’innovation et favoriser l’émergence de nouveaux talents dans le domaine de la cybersécurité.
La participation de nombreux intervenants, locaux et internationaux, à cette deuxième édition a permis d’approfondir la réflexion sur les enjeux de la cybersécurité avec en exclusivité des témoignages, les moyens de protéger les infrastructures critiques et la gouvernance numérique mondiale.
La journée de la Trust Valley a également donné le coup d’envoi de la troisième saison du programme d’accélération « Tech4Trust ». Plus de trente startups ont été sélectionnées et ont présenté leurs projets devant un jury composé des membres du conseil consultatif de Tech4Trust et un parterre d’investisseurs potentiels.

Notes de bienvenue des autorités

Madame Fabienne Fischer, Conseillère d’Etat en charge du Département de l’économie et de l’emploi de la République et Canton de Genève.
Monsieur Philippe Leuba, Conseiller d’Etat Chef du Département de l’économie, de l’innovation et du sport du Canton de Vaud

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Madame Fabienne Fischer, Conseillère d’Etat en charge du Département de l’économie et de l’emploi de la République et Canton de Genève.
« Au niveau de la gestion de données, nous devons exiger de pouvoir reprendre le contrôle sur nos données. C’est un enjeu majeur, que l’on soit particulier ou une entreprise, il s’agit de notre matière première principale dans le monde numérique ; très souvent nous n’avons pas conscience de générer des données ; aucune notion par quelle manière elles sont exploités et par qui ; il est important de reprendre le contrôle et de récréer une souveraineté numérique pour chacun, chacune des usagers du monde numérique. »

Monsieur Philippe Leuba, Conseiller d’Etat Chef du Département de l’économie, de l’innovation et du sport du Canton de Vaud.
« On constate que dans les entités publiques politiques ou PME, il y a souvent une absence de prise de conscience et de moyens à disposition. Parce que se protéger contre les hackers dans ce domaine-là nécessite des moyens financiers et des compétences extrêmement importants . C’est pour cela que nous allons donc lancer dans la Canton de Vaud un programme de soutien dédié aux PME car nous sommes conscients qu’il s’agit d’un vrai enjeu. »

Les cyberattaques en Suisse, un signal d’alarme: Comment peut-on mieux faire?

Afin de démystifier les cyberattaques et sensibiliser les entrepreneurs sur les risques encourus, la Trust Valley a invité des chefs d’entreprise victimes de piratage à partager leur expérience, et à échanger avec des experts de l’industrie dans le cadre du projet TrustSMEs.

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La journée Trust Valley a débuté avec un panel modéré par le Docteur Edouard Bugnion, Professeur à la Faculté d’informatique et communication à l’EPFL, durant lequel ont témoigné plusieurs chefs d’entreprises. Styv Mermod, CTO de la plateforme de comparateur d’assurance comparis.ch, a ainsi évoqué l’attaque dont sa société a fait l’objet. «Certains protocoles de communication et de sécurité avec des réponses types ont bien fonctionné, mais l’impact psychologique a été très important», a-t-il raconté. Le soutien de la police durant la phase de recherche et de négociation a été crucial, mais celle-ci n’a pas les moyens nécessaires «pour lutter contre des groupes comme celui dont nous avons été victimes», a déploré Styv Mermod.

La Directrice générale adjointe de la Fondation des Oliviers, Sandra Feal, a également fait part de son expérience, évoquant la situation de crise dans laquelle la fondation a été plongée après la confiscation de ses données numériques par des cybercriminels exigeant une rançon. «Au moment du hacking on était pas préparé ni en protocole technique, et encore moins sur le volet humain organisationnel.» La Fondation a bénéficié du soutien de l’unité de cybersécurité du Canton de Vaud, qui l’a accompagnée et soutenue dans les démarches visant à déposer une plainte pénale, mais cette structure manque de moyens, a-t-elle expliqué.

Sergio Alves Domingues, CTO de SCRT, a lui aussi souligné la nécessité de préparer les PME à faire face aux attaques. «Dans une bonne partie des PME, les pratiques ne sont pas orientées vers la sécurité parce que les gens n’ont pas conscience du danger», a-t-il alerté.

Réagissant à ces témoignages, le Directeur Général de la Direction Générale du Numérique et des Systèmes d’information (DGNSI) de l’Etat de Vaud, Patrick Amaru, a rappelé que la responsabilité légale se situe au niveau des entreprises, mais que les PME, les petites fondations, et les petits cantons disposent de ressources limitées. «Aujourd’hui, nous n’avons pas la capacité et la légitimité pour aller s’occuper de l’IT des communes ou des fondations.», a-t-il souligné. D’où l’importance d’avoir «enclenché cette réflexion, en espérant des réponses sur les éléments évoqués dans les six mois à venir», a déclaré Patrick Amaru.

Pour sa part, André Duvillard, Délégué au Réseau National de Sécurité (RNS), a dénoncé la persistance d’une certaine forme de naïveté face à cette thématique, alors que les cyberattaques devraient s’intensifier tant en nombre qu’en qualité. «12 000 infractions ont été recensées en Suisse, mais on peut imaginer qu’il y en ait 2 fois à 3 fois plus», a-t-il prévenu. La cyber sécurité est désormais un enjeu majeur et devrait figurer en tête des priorités des décideurs que ce soit au niveau de la commune, des directions de PME, ou des parlements, a dit André Duvillard, en estimant que l’accent devrait être mis sur la sensibilisation et la prévention, afin de réduire les risques. «Nous sommes entrain de préparer un programme de sensibilisation des administrations cantonales et communales pour l’année prochaine, et la confédération va s’y joindre», a-t-il annoncé.
«Il ne faut pas le nier, il y a encore de gros efforts à faire », a poursuivi André Duvillard, en plaidant pour la mise en place de partenariats internationaux, nationaux et cantonaux, étant donné le caractère global de cette problématique. La Suisse doit également adopter une nouvelle approche de la poursuite pénale, a-t-il estimé, en annonçant le lancement prochain d’une consultation sur les processus d’obligation d’annonce publique en cas de vol de données, dont le RGPD serait une inspiration mais pas le point de départ.

Le débat s’est clôturé par un message de la Présidente du Conseil d’Etat de l’Etat de Vaud Nuria Gorrite: « La cybersécurité est une chance de mettre les compétences gigantesques qui existent déjà sur notre territoire, de les fédérer, de les développer et de les transformer en avantage compétitif. La sécurité informatique, la confiance  dans  le numérique est un bien collectif, presque un service public que les autorités doivent promouvoir.»

Points clés sur l’acteur « State of the Art » en matière de sécurité des infrastructures d'information critiques

Le Dr. Alain Mermoud, Scientific Project Manager à l’EPFL Cyber-Defense Campus, a présenté les points clés de la Conférence internationale sur la sécurité des infrastructures d’information critiques (CRITIS 2021), qui a eu lieu à l’EPFL en partenariat avec la Trust Valley.

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« Le partage des informations entre infrastructures critiques est essentiel pour la collaboration et pour réduire l’asymétrie d’information entre les attaquants et les défenseurs ».

« Cette intelligence collective cyber ne se décrète pas. Elle doit se construire sur des dénominateurs communs clairement identifiés, des incitations alignées et surtout une confiance réciproque établie sur la durée. »

Infrastructures Digitales Critiques : Quelles solutions ?

En ligne avec le partenariat privilégié de la Trust Valley à la conférence CRITIS, un panel a été consacré à la situation des infrastructures digitales critiques.

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« Sommes-nous dans une cyber crise systémique? » Pour répondre à cette question, Dr. Jean-Marc Rickli, Responsable des risques globaux et émergents du Centre de Politique de Sécurité de Genève (GCSP) a modéré une discussion entre six acteurs clés de l’industrie sur la notion d’infrastructures critiques et les mesures à mettre en œuvre.

Les intervenants ont commencé par souligner la complexité de l’écosystème actuel et l’importance des enjeux. «Il ne s’agit pas seulement d’une question technique. Elle a trait à la gouvernance, elle affecte le lien social entre les citoyens et l’état» a souligné Tom Kleiber, CEO chez SWITCH.

Christophe Nicolas, Group Chief Information Officer chez Kudelski, fait référence à un effet boule de neige, «Nous sommes dans une accélération d’adoption de technologie numérique mais cela rend l’écosystème de plus en plus complexe à comprendre et on perd la vision globale en terme de sécurité quand cet écosystème s’adapte et on oublie de se mettre à jour dans nos procédures, nos approches.»

Des infrastructures IT vieillissantes et obsolètes représentent une vraie bombe à retardement, et pour mettre en place des infrastructures stratégiques de qualité, «il faut qu’on aide, « on » au sens large. Il faut une prise de conscience politique », a déclaré Christophe Gerber, Client partner Defense & Cybersecurity chez ELCA.
«Nous ne sommes pas prêts. Il faut qu’on y travaille tous ensemble dans le privé et dans le public.» a souligné Christophe Gerber, Client partner Defense & Cybersecurity chez ELCA.

Pierre Maudet, Chief Digital Transformation Officer chez Wisekey, a ainsi insisté sur l’importance d’«arriver à des définitions communes et d’identifier les mesures les plus urgentes.»

Pour renforcer l’image de marque suisse à l’étranger, «il faut bâtir la confiance numérique, à travers les fonctionnalités mais aussi à travers notre façon de gérer et de coopérer.» a déclaré à son tour Tom Kleiber, CEO chez SWITCH.

André Duvillard, Délégué au Réseau National Suisse, a abondé dans le même sens en plaidant pour une «approche holistique. Il faut bannir, casser la pensée en silo. Le véritable défi est d’arriver à créer de la confiance entre le privé et le public pour aborder cette notion. »

« Il y a des solutions pour protéger la donnée et son utilisation le plus plus près possible de sa source, pour diminuer sa surface d’attaque potentielle. Il s’agit d’un enjeu d’éducation, d’explication et de transparence» a résumé Philippe Thévoz, eGovernment Systems Vice-President chez SICPA. Pierre Maudet a insisté sur la nécessité de fédérer les énergies au niveau des écoles, des entrepreneurs et de la population sous une direction politique.

«Nous n’en sommes qu’au début, mais pour réussir, nous devons agir ensemble», a conclu le Dr. Jean-Marc Rickli.

Présentation de la mission et des projets de la Trust Valley

La Trust Valley est le pôle de compétences Suisse en matière de confiance numérique et de cybersécurité. Cette alliance, portée par de multiples acteurs publics, privés et académiques, réunit plus de 500 experts dans le bassin lémanique, et des centaines d’entreprises et organisations sélectionnées pour comprendre ce qu’il se passe sur le terrain, et comment les technologies sont mises en œuvre.

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L’enjeu est de taille : la cybercriminalité pèse aujourd’hui près de 6 trillions CHF par an dans une économie digitale évaluée à environ 19 trillions CHF. « Les cybercriminels sont de plus en plus innovants, et les attaques de plus en plus sophistiquées. Il faut s’attendre à une accélération de la tendance, et s’y préparer » prévient Lennig Pedron, CEO Trust Valley.

L’engagement de la Trust Valley repose sur six piliers fondamentaux : le Mapping, la Promotion, le Networking, les Talents ainsi que les Projets. « Nous avons développé un écosystème unique notamment grâce à un tissu de startups dynamiques et en pleine croissance », se félicite-t-elle.

Deux projets phares ont été récemment lancés avec l’aide des fondateurs et partenaires de la Trust Valley. Le premier vise à mettre en place un Réseau national sur l’auto-détermination numérique. Le deuxième est un programme d’accompagnement des PME, annoncé lors de la journée de la Trust Valley. Les participants se sont également penchés sur les prochaines thématiques, celles de la mobilité et des talents, dans le cadre de deux ateliers de travail organisés en marge de l’événement.

Les talents dans la confiance numérique et la cybersécurité : Quelle est la situation ?

Attirer, favoriser et développer les talents est l’une des pierres angulaires de la mission de la Trust Valley. Afin d’évaluer la situation actuelle, un panel était consacré aux questions de ressources humaines.

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« Aujourd’hui, nous avons une asymétrie sur le marché du travail : dans la cybersécurité et les rôles numériques, il n’ y a pas assez de personnes pour répondre à la demande, nous n’avons pas assez de transparence sur leurs compétences, et les priorités changent souvent, et en plus de cela, de nouvelles compétences sont ajoutées en permanence », a déclaré Frode Hvaring, guide RH et bâtisseur de culture, le modérateur de la session.

Cette question se reflète dans différents secteurs. Du point de vue des ONG, Francesca Bosco, Chef de cabinet et responsable de la prospective au CyberPeace Institute, a déclaré que « de nombreux aspects du marché restent inexploités au-delà du cadre habituel de la cybersécurité, tant en termes de compétences que de secteurs, comme celui de la société civile ». Au niveau des ONG, la réalité est que, souvent, elles ne disposent pas de ressources et de personnel entièrement dédiés à la cybersécurité. Au niveau des entreprises, le défi consiste à s’engager auprès de leurs propres talents et à les retenir. C’est pourquoi le programme CyberPeace Builders a été développé pour soutenir les ONG grâce à un réseau unique de volontaires d’entreprise. L’objectif de ce programme de cybersécurité diversifié et inclusif est de faciliter le volontariat et de créer des opportunités de jumelage en trouvant les bons talents. « Le CyberPeace est une responsabilité partagée », a déclaré Francesca.

D’un point de vue académique, Sylvain Pasini, professeur en sécurité informatique à l’HEIG-VD, a déclaré : « Ils ont atteint aujourd’hui plus de 250 étudiants en tout, mais cela ne répond pas encore au besoin actuel. » Ils ont mis en place un processus de « contamination  » où chaque profil a ses propres compétences en matière de sécurité.

L’importance de créer un écosystème complet sous la cybersécurité est nécessaire pour suivre les mises à jour et les tendances du secteur. C’est pourquoi il est important de capitaliser sur la communauté BlackAlps pour se nourrir constamment et se connecter avec les experts du domaine. Laurent Balmelli, cofondateur, chef de produit et de marché chez Strong Network, affirme que les méthodes de travail doivent être adaptées, les gens deviennent plus flexibles dans l’emploi, principalement la nouvelle génération, les entreprises peuvent bénéficier de cette liquidité. « Il est nécessaire de maintenir les compétences de la main-d’œuvre, c’est l’un des plus grands défis de l’entreprise car avec le rythme de la technologie aujourd’hui, il est difficile de s’assurer que les employés sont correctement formés. »

Enfin, du côté du secteur privé, Patrice Perche, Chief Revenue Officer & EVP Support chez Fortinet a soulevé la question. « Les universités fournissent des ingénieurs de haut niveau mais le volume de personnes que nous obtenons est trop faible. « Le fait qu’aujourd’hui, la demande représente 3,1 millions d’emplois ouverts dans le domaine de la cybersécurité dans le monde et que 40 % d’entre eux ne seront pas satisfaits témoigne de l’insuffisance des effectifs. ». Nous devons nous élargir davantage, mais nous avons besoin de 3, 4, 10 fois plus de personnes « . Patrice Perche a été clair sur l’urgence de trouver des talents et a déclaré qu’il est impossible d’attendre que les gens s’inscrivent dans un programme de 3 à 4 ans, le besoin est pour aujourd’hui. Tout l’écosystème actuel doit rendre ce domaine attrayant pour attirer plus de gens. C’est une industrie où les gens sont récompensés financièrement et cela va durer. Il appelle les universités et l’enseignement à encourager davantage la formation d’ingénieurs et souligne qu’il est difficile de convertir les personnes qui sont tentées de passer du côté obscur. Pour ces raisons, « Fortinet a développé un programme académique avec pour objectif de former gratuitement 1 million de personnes dans le monde dans les 5 prochaines années. ».

Les experts et les entrepreneurs de ces secteurs s’accordent à dire qu’il existe aujourd’hui un problème croissant en matière de talents, à savoir une inadéquation entre les besoins et l’offre de talents qualifiés. La voie vers des solutions passe par une plus grande transparence, un meilleur partage des connaissances et une collaboration concrète entre toutes les parties concernées. Les ingrédients sont pour la plupart disponibles, ce qu’il faut maintenant, c’est une coordination proactive des forces conjointes dans le domaine des talents pour la cybersécurité et les nouvelles compétences numériques.

Gouvernance numérique globale : Quelles sont les actions à mener dans le cyberespace au niveau fédéral et international ?

La gouvernance numérique est l’un des principaux piliers de la stratégie de politique étrangère numérique de la Suisse, publiée en novembre 2020. Les domaines d’intervention comprennent la promotion de la Genève internationale, le renforcement des capacités et le plaidoyer pour une réglementation modérée.
Un panel d’experts a discuté de ce qu’il faudrait pour que la Genève internationale s’impose comme une plaque tournante de la gouvernance numérique ? Comment renforcer la confiance entre les parties prenantes et quel pourrait être le rôle de la Suisse ?

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Nicholas Niggli, secrétaire général adjoint au Canton de Genève, a modéré ce panel et a commencé par demander « Que faisons-nous maintenant pour faire face aux menaces dans la cybersphère ? »

« Le concept transitoire consistant à protéger vos données en ne permettant pas qu’elles soient utilisées n’a aucun sens dans une société où les données produisent des bénéfices », a déclaré l’ambassadeur Thomas Schneider, vice-directeur de l’Office fédéral suisse de la communication. C’est pourquoi « les PPP sont cruciaux. Cette question ne peut pas être traitée uniquement par les institutions publiques. Nous devons coopérer avec le secteur privé, la société civile et le monde universitaire, mais pour ce faire, nous devons nous connaître et nous faire confiance ». « La confiance est la clé » a-t-il ajouté, faisant référence au manque de confiance reflété par le vote sur l’identité électronique en Suisse.

L’ambassadeur Thomas Greminger, directeur du GCSP, a appelé les participants à « réfléchir à des mécanismes efficaces qui feront sortir les parties prenantes de leurs silos et créeront des incitations à coopérer. » Réunir des personnes de tous les secteurs pour travailler sur cette question est essentiel pour améliorer la santé, la mobilité, la gestion de l’énergie et l’éducation. Pour ce faire, « nous devons définir des principes de base, en nous appuyant sur l’expérience nationale et internationale », a déclaré l’ambassadeur Thomas Greminger.

À cet égard, l’Estonie a été un pionnier et un précurseur mondial. L’ambassadrice Nele Leosk, ambassadrice itinérante pour les affaires numériques, ministère des affaires étrangères de la République d’Estonie, a partagé l’expérience de son pays en matière d’engagement numérique, ainsi que les enseignements tirés.
« Ce n’est pas seulement l’affaire du gouvernement de construire une société numérique, mais l’affaire de « tous » ensemble, « tous » en tant que gouvernement, du secteur privé et du public. » Le gouvernement estonien a fourni la base de la numérisation, un écosystème partagé, avec une identité numérique nationale utilisée par le secteur privé. Les secteurs privé et public sont intégrés dans cette infrastructure, ce qui signifie qu’« elle est bien gardée, fonctionne bien et remplit toutes les conditions pour un partage et une gestion des données sûrs, sécurisés et transparents. »
Selon l’ambassadrice Nele Leosk, la Suisse devrait profiter de sa réputation de pays « où règne une confiance historique, car on ne peut faire confiance à quelque chose qu’on ne connaît pas, qu’on n’a pas utilisé. Cela ne s’applique pas seulement à la technologie, mais aussi aux partenariats et aux institutions : Genève possède tout cela ».

L’ambassadeur Thomas Greminger a abondé dans ce sens, soulignant que Genève est « un centre de gouvernance mondiale reconnu, qu’elle bénéficie de la présence en un même lieu du secteur privé, des ONG, de l’ONU et des représentants des gouvernements, et qu’elle est située dans la région où se trouvent d’excellentes installations de recherche et des universités travaillant sur le numérique et les technologies connexes ».

L’ambassadeur Benedikt Wechsler, chef de la division de la numérisation au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), estime également que c’est un atout, mais « nous devons rester vigilants », a-t-il ajouté. La Suisse doit être plus ouverte, avoir l’ambition de changer d’échelle et raconter son histoire avec force. Aujourd’hui, nous sommes dans une étape du monde où « il n’y a pas d’alternative à une approche multi-acteurs, il faut voir qui prend quel rôle et trouver les responsabilités » a conclu l’Ambassadeur Benedikt Wechsler.

Qu'est-ce que Tech4Trust ?

Tech4Trust est un programme intensif de 6 mois visant à faire évoluer les startups sélectionnées et à les faire passer au niveau supérieur. « Nous organiserons plusieurs tournées de présentation en Suisse, dans le nord de l’Europe et aux États-Unis », explique Lennig Pedron, PDG de la Trust Valley.

Ce programme offre un soutien, un mentorat et une orientation économique de la part des capitaines de l’industrie.
« Les détails des exigences se concentrent clairement sur la cybersécurité, mais nous explorons d’autres sujets » précise Lennig Pedron, PDG de la Trust Valley.
Le programme d’accélération implique diverses parties prenantes, avec un important conseil consultatif et un nombre croissant de sponsors et de partenaires.

Lancement de la saison 3 de Tech4Trust

Le principal sponsor de l’initiative, Raphaël Conz, directeur adjoint de l’Office de l’économie et de l’innovation du Canton de Vaud, a présenté le programme et souligné son importance.

« Il y a un grand marché avec beaucoup d’opportunités pour développer des solutions. Nous avons un écosystème unique avec une expertise académique, un réseau performant d’entrepreneurs dans le domaine, une communauté active de business angels et de VC institutionnels. Ce programme peut servir de catalyseur de toute l’expertise nécessaire pour répondre aux opportunités du marché et offrir des solutions de la région. »

Tech4Trust Saison 3 en quelques mots :
• 30 Startups sélectionnées ( +50% par rapport à la Saison1), principalement issues du Canton de Vaud et de Genève.
• Une approche holistique, collective et collaborative
• Une majorité de startups en phase de démarrage visant à se développer grâce au programme.

Tech4Trust Pitch Tour 1 & Tour 2

Tour 1 : Adresta, farmerconnect, fully-verified, hestia.ai, originall, global data excellence.

Interview de Tom Rosenfield, président d’Executives International et administrateur du Rosenfield Fund, sur la façon dont l’innovation peut contribuer à un impact social positif sur l’humanité.

Tour 2 : jitsuin, kaios, learning robots, logmind, morphotonix, orphanalytics, prodaft, qrcrypto

Conseils et astuces : Entreprises et startups : Comment améliorer la coexistence des 2 modèles ?

Les participants à la discussion ont tous convenu qu’il existe un écart de vitesse et de compréhension entre les grandes entreprises et les startups.

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Lajla Aganovic, Head of Venture Engagement chez Logitech a mentionné un écart de langage et la nécessité « d’agir comme un transcodeur entre deux mondes et d’essayer de les faire travailler au même rythme, de travailler en harmonie ».

« C’est un défi permanent qui concerne le rythme », a convenu Patrice Perche, Chief Revenue Officer & EVP Support chez Fortinet.

Du point de vue des startups, Patrick Trinkler, fondateur et PDG de CYSEC, a fait part de ses frustrations concernant des processus tels que « 24 mois de négociations d’achat juste pour être conforme et certifié », ce qui n’est pas viable pour une startup. Il a également appelé à la coopération entre les équipes d’innovation internes et externes plutôt qu’à la concurrence.

Guillaume Pahud, directeur du programme du portail client chez SGS, fait également référence à la concurrence existante entre les équipes d’innovation, qu’elles soient externes ou internes, et les équipes opérationnelles. « C’est un défi dans le cycle d’innovation que de passer du développement à la mise à l’échelle », a-t-il ajouté.

Lajla Aganovic a souligné l’élément humain, qui est central. « Nous oublions souvent que les entreprises sont constituées de personnes et qu’elles sont sensibles ».

Sur le plan technique, Patrice Perche a conseillé aux jeunes entreprises de « réfléchir à la manière dont leur produit ou leur solution peut s’intégrer à une plate-forme, ce qui facilitera l’intégration avec les grandes entreprises ou même la vente aux clients ».

Lajla Aganovic estime qu’une collaboration entre entreprises et startups représente un « défi sain ». « Il y a beaucoup de choses à apprendre et à donner » a déclaré Guillaume Pahud. 

Le modérateur de la session, Pascal Marmier, secrétaire général de la Fondation pour l’économie de la confiance (SICPA), a conclu en déclarant que « l’important est de trouver des moyens de se connecter et de grandir ensemble. »

Tech4Trust Pitch Tour 3

Realtyme, Saporo, smartcockpit, StackSciences, Tune Insight, ciphers, zen pulsar, GeneLook.

Conseils et astuces des anciens de Tech4Trust Saison 2

Au cours d’une session modérée par Yan Borboën, membre du conseil consultatif, Regional Leader Cybersecurity Digital Assurance FS Western Switzerland chez PWC Suisse, et Vincent Bieri, co-fondateur de Nexthink, deux entrepreneurs de la Saison 2 de Tech4Trust ont partagé leurs expériences et leurs conseils avec les 30 nouvelles startups sélectionnées de la Saison 3.

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Les participants ont décrit le programme Tech4Trust comme un véritable coup d’envoi vers leur succès. « Tech4Trust a été une année incroyable, un véritable accélérateur. Il nous a permis d’avoir de la visibilité. Nous avons reçu beaucoup de conseils pour aller de l’avant et ne pas s’arrêter » a déclaré Najib Aouini, PDG de Duokey.

« Tech4Trust est un espace de mise en réseau, les gens sont extraordinaires, ils peuvent vous soutenir », a ajouté Claudio Calvaruso, chef de projet technique chez Inpher.

Tous deux ont conseillé aux jeunes entrepreneurs de se faire confiance. « Quand vous avez un produit, vendez-le vous-même« , a déclaré Nagib Aouini. Vincent Bieri a également suggéré de ne pas « surestimer les besoins, parfois ils sont plus basiques que ce que l’on pense, donc ce que vous avez est trop suffisant ».

Un autre conseil important donné était d’être agile. Najib Aouini a raconté au public comment la startup a dû changer son business plan « parce que nous avons découvert un nouveau marché, une nouvelle verticale dans l’IoT. C’est la leçon à retenir : Ne vous concentrez pas sur votre marché initial, changez-le si vous découvrez que vous avez d’autres opportunités.”

Les participants leur ont également rappelé qu’il fallait chercher du soutien en cas de besoin. « Demandez de l’aide au conseil consultatif. Demandez les bases, vous ne pouvez pas tout savoir », a insisté Yann Borboën. Le principal conseil de Claudio Calvaruso aux nouvelles startups est “d’utiliser davantage ce programme de mentorat pour le développer. Participez à différents exercices lorsque vous avez le soutien de personnes déjà dans votre position. Ils peuvent en tirer parti et vous aider à atteindre votre objectif et à aller plus loin ».

Enfin, Vincent Bieri a insisté sur le fait que « les choses demandent plus d’efforts, plus de temps, plus d’énergie que vous ne le pensez toujours. Ne soyez donc pas à court d’argent, c’est évidemment votre première priorité, mais ne manquez pas non plus d’énergie en tant qu’individu et en tant qu’équipe. Les membres de l’équipe doivent se soutenir mutuellement, non seulement sur le plan technique et commercial, mais aussi sur le plan de la motivation et de l’énergie personnelle, car le parcours sera difficile. »

Yann Borboën a conclu la session en annonçant un rassemblement des anciens de Tech4Trust Season2 dans les semaines à venir pour renforcer la communauté.

Yann Borboën a conclu en souhaitant « Bonne chance à toutes les nouvelles startups de la Saison 3 ! ».

Tech4Trust Pitch Tour 4

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Clôture de la journée Trust Valley

Jean-Philippe Lallement, Directeur général, Fondation EPFL Innovation Park a salué l’initiative de la Trust Valley, soulignant trois priorités principales qui auront un impact majeur sur notre société : la durabilité, la santé et la confiance.

« Nous avons appris aujourd’hui que 6 trillions de francs suisses sont perdus à cause des menaces de cybersécurité. Les entreprises privées ne peuvent pas lutter seules contre ce problème. C’est un défi majeur et une façon de le relever est de travailler en collaboration. C’est l’objectif de la Trust Valley. Aujourd’hui était un bon exemple de la façon de coopérer et de canaliser l’énergie. »

La Trust Valley a accueilli de nombreux membres et se concentre désormais sur des projets tels que le développement des talents, l’aide aux PME et l’ouverture de Square One avec SICPA.
« Il y a une voie claire à suivre mais cela ne peut être possible qu’avec l’énergie de chacun d’entre nous » a conclu Jean-Philippe Lallement.

Speakers